AVERTISSEMENT : Pour les âmes sensibles, la version "soft" de ce billet est en ligne sur le site de Ludovia. Ecrite avec Stéphanie De Vanssay qui n'est absolument pas responsable de ce qui suit sur ce blog-ci.
Un sextoy est un "objet destiné à augmenter le plaisir"*. Or la problématique de cette table-ronde par ailleurs intitulée Environnement Numérique de Travail, de l’appréhension technologique au plaisir d’une pédagogie renouvelée ne laisse aucun doute sur la pertinence de la comparaison : quels outils proposés par l’ENT [...] peuvent participer du plaisir d’enseigner et d’apprendre ?". Mais oui mais oui, l'ENT est un ensemble de services et d'outils proposés aux acteurs de l'école et on se demande si ça peut augmenter leur plaisir. Je reformule donc :
L'ENT, nouveau sextoy des apprentissages ?
Du coup j'étais assez motivée pour écouter les 9 intervenants (Vous pensez peut-être que 9 c'est trop, mais plus un polygone régulier convexe a de sommets, et donc de côtés, plus il tend vers le cercle, et donc vers la table-ronde) dont André Tricot que j'adore. Mais bon on a commencé par Anne-Marie Gros (elle est très bien aussi, ne vous méprenez pas). Forte d'une enquête sur les usages de l'ENT Midi-Pyrénées, elle met tout de suite un petit coup d'eau froide sur mon excitation : les usages, il y en a, mais ça commence doucement et surtout par des trucs très, très, mais alors très loin de l'innovation pédagogique : le service des absences et la gestion des notes. Ceci dit, je sens la douce chaleur de mon enthousiasme pédagogique remonter en flèche lorsque j'entends parler d'usages enrichis du cahier de texte, et plus encore du suivi personnalisé des élèves grâce à un outil de rendu de copies numérique. Ayé, j'ai trouvé un jouet (pédagogique).
Un jouet qu'on peut utiliser à plusieurs, c'est encore mieux ! Il semblerait en effet que l'ENT favorise la collaboration (quel doux mot) et les échanges (mmmhhhh .... Arrête arrête !) entre les élèves / apprenants, entre élèves / apprenants, enseignants et parents.
La deuxième partie de cette table-ronde fait monter un peu l'ambiance : "Peut-on prendre du plaisir dans un espace contraint comme l'ENT". Ah, j'ai ma petite idée sur la question.
Oui donc, c'est possible. Il faut seulement rassurer l'utilisateur avec quelques règles, un cadre familier, un cahier des charges contraint mais négocié. Le plaisir peut être augmenté par des projets particuliers dans un esprit résolument collaboratif, utilisant des outils choisis et adaptés.
La troisième partie posait enfin la question des rapports entre les usagers et leur nouveau jouet. Plutôt que de parler de plaisir, les intervenants ont plutôt parlé de satisfaction des besoins ce qui me semble limiter un peu l'espace des possibles. Passons. Satisfaits donc, les utilisateurs, sauf qu'ils aimeraient que l'ENT soit taillé sur mesure, et s'adapte à leurs besoins et désirs individuels. Ce qui donnerait à peu près ...**
Qu'est-ce qui génère donc tant de satisfaction ? De nouvelles possibilités induites par les nouveaux jouets, des ressources variées et multimedia qui touchent les différents sens, et l'échange toujours. Mais l'un des intervenants ajoute à juste titre que le choix de la posture (pédagogique, toujours, hein, vous ne vous laissez pas déconcentrer !) est primordial : rien ne sert de rester sur la mémorisation, il vaut mieux, pour aboutir au climax, adopter une posture qui permette d'explorer pour structurer (la connaissance bien sûr). Scenariser, donc. Je l'ai toujours dit. Un bon scenario et hop ! On atteint le nirvana (de l'apprentissage).
En conclusion il s’agit de découvrir comment trouver son plaisir dans la contrainte. Masochisme ou réalisme ? Renoncement ou complaisance dans la plainte de ce qu’on ne peut obtenir ? A chacun de trouver une troisième voie où le plaisir n’attend pas la “situation idéale” tant espérée mais s’épanouit malgré ou au delà de l’outil qui pourrait aussi, soyons fous, être autre chose qu’un ENT…***
*OK il s'agit de plaisir sexuel mais j'ai toujours été de mauvaise foi.
** C'est pas moi sur la photo. Désolée. Mais j'ai son numéro.
*** C'est la vraie conclusion du vrai article mais là, dans ce contexte, je trouve qu'il prend une autre dimension. Vous pouvez lire le vrai article maintenant !